11 octobre 2010

Le 40e anniversaire de mariage de mes parents.

En fin de semaine, nous avons célébré le 40e anniversaire de mariage de mes parents. Nous sommes donc descendu au Lac-St-Jean pour leur faire une visite surprise samedi matin.


Après un petit souper en famille, une trentaine d'invités sont venu manger un morceau de gâteau, boire un café fort et nous écouter rendre hommage aux jubilés. Je met donc en ligne mon texte et la vidéos que nous leur avons présenté en fin de semaine.


En octobre 1970, le Québec vivait un triste chapitre de son histoire. Le FLQ semait la terreur pendant que l’armée débarquait dans la Belle Province. D’ailleurs, mon père nous a déjà avoué s’être marié précipitamment pour ne pas avoir à aller à la guerre. Mais les temps ont changé. 40 ans plus tard, on parle bien plus du réchauffement climatique et des méchants musulmans que des terroristes séparatistes.

Bien des choses ont passé depuis 1970. L’URSS n’existe plus, le mur de Berlin non plus. On a vu 7 premiers ministres du Québec et autant au Canada quitter le métier. 3 papes ont aussi cédé leur place, malgré eux. Votre couple, lui, a passé les années. S’il a été témoin de plusieurs bons moments, il a sûrement eu à affronter quelques tempêtes. Qu’importe! Si aujourd’hui nous pouvons célébrer le 40e automne de votre union, c’est sûrement que celle-ci est basée sur des valeurs communes et des sentiments sincères. Vous avez eu tantôt à partager, tantôt à écouter, à consoler, à conseiller et probablement aussi à vous abandonner et à vous oublier un peu pour traverser ces 40 années ensemble et élever 3 si merveilleux enfants.

Pour votre famille, vous avez dû mettre de côté vos besoins personnels et vous priver de vivre vos passions. À ce chapitre, papa, nous sommes très reconnaissants que tu te sois privé de vivre ta passion de la chasse à la carabine pour t’occuper de nous. Pour ceux qui ne se souviennent pas, mon père adorait chasser les mouffettes et les écureuils au dépotoir municipal. Passionnant, non?

Ma mère, quant à elle, s’est mise à peindre seulement à la retraite. Imaginez la quantité de toiles qu’il y aurait dans la maison si elle s’y était mise plus tôt. Mon père aussi s’est mis à la peinture. Ses trois plus belles œuvres sont au 4244, de la rue Joliette à Montréal, au 4245, de la rue Joliette et au 7201 de la rue Georges-Villeneuve. Ce sont mes trois derniers appartements. Mon père, tel Léonard de Vinci, adore peindre les plafonds. Grand amoureux de la peinture, il s’est permis de communiquer sa passion à mon oncle Jean-Guy et à ma tante Diane l’an passé. Que voulez-vous? Quand on aime quelque chose, on devient contagieux!

Mes parents n’ont jamais hésité à faire des sacrifices pour nous donner le maximum. Ils ont bien sûr toujours veillé à ce qu’on ne manque de rien. Surtout pas de nourriture. Croyez-le ou non, ils ont même déjà fait une épicerie de 6 mois. On peut se poser des questions quand on voit arriver l’épicerie chez soi dans un camion cube. Ce qui devait être économique a rapidement viré au comique! Il y avait tellement de nourriture qu’il a fallu acheter un deuxième congélateur. J’avoue qu’à ce moment-là, j’ai eu une petite frousse. Pour être sûrs de me manquer de rien, j’ai bien cru mes parents capables de nous garnir d’une vache et de quelques poules. Si le congélateur était garni à craquer de viande à l’époque, il l’est aujourd’hui de repas préparés et de desserts. Ma mère a cette habitude de l’emplir au maximum comme s’il y avait le moindre risque d’une guerre imminente. Le fait que mes parents se soient mariés durant la crise du FLQ y est peut-être pour quelque chose. Jamais on n’a manqué de dessert à la maison. Plus jeunes, nous avions toujours des biscuits, des galettes ou un gâteau fait main à se mettre sous la dent. Maintenant, avec l’aide de Ricardo, c’est plutôt des Pop-tarts maison, des Jos Louis maison, des barres Oh Henry! maison. Ma mère n’est pas du genre à dévoiler le secret de la Caramilk : elle est du genre à vous en faire. Et habituellement, elles viennent par caisse!

À 31 ans, j’ai la tête pleine d’anecdotes et de bons moments passés en compagnie de mes parents. Avec le temps et la maturité, j’apprécie les découvrir sous un nouveau jour. Je ne les vois plus comme une forme d’autorité et de moins en moins comme des parents, mais davantage comme des amis avec qui on peut tout partager. Et en faisant leur découverte, je me découvre aussi un peu et avec le temps, on s’aperçoit qu’on a beaucoup en commun.

Comme ma mère, j’adore les voyages. J’espère que les prochaines années nous permettront d’en faire quelques-uns. Je garde de très bons souvenirs de notre virée parisienne d’il y a 3 ans. Ce fut l’occasion d’avoir de bonnes discussions et de rire aussi. Quand je pense à notre visite à Paris, je ne peux m’empêcher de te revoir demander à l’épicier : « À cause est pas comme les autres c’te cenne-là? ». Le pauvre français à dû croire à une rencontre du troisième type. Alors, à quand New York et l‘Italie?

De mon père, j’ai hérité de la droiture et du courage. Mon père n’a pas froid aux yeux, il ne se contente pas d’ouvrir les portes, il les défonce! Ça vous rappelle quelque chose? J’ai aussi eu son sens de l’humour et de la répartie. Un jour, en arrivant pour un déjeuner à l’Hôtel du Jardin sans avoir réservé, la préposée à l’accueil lui a dit : « Oh, monsieur, vous ne pouvez pas arriver ici comme ça! ». Sans gêne, il lui a répondu : « Ben regardez-moi bien m’en retourner comme ça! ». Demain, nous pourrons arriver autrement, puisque nous avons une réservation à 10h!

Il y a une chose que je n’ai surtout pas hérité de mon père, c’est sa passion pour les véhicules motorisés. Il a eu un ski-doo qu’il a vendu pour un pick-up qu’il a vendu pour un ski-doo qu’il a vendu pour un pick-up qu’il a vendu pour une Miata qu’il a vendue pour un quatre roues qui, croyez-le ou non, a été vendu dernièrement, ce qui lui permettra de peut-être acheter un nouveau pick-up. C’est du moins ce qu’il souhaitait il y a 6 mois, mais tout à l’heure, j’ai vu une annonce de Miata à vendre sur son bureau! À bien y penser, j’ai peut-être hérité de ses goûts changeants, mais moi, c’est avec les appartements et les condos.

Si vos gènes et votre éducation ont fortement influencé ma personnalité, je dois avouer espérer également que vos 40 ans de vie commune influencent et inspirent ma vie amoureuse. Nous vous souhaitons plusieurs autres années heureuses ensemble.

Bon 40e anniversaire de mariage!



À bientôt!